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À Caen la forme

Trekking au Kirghizistan – septembre 2023

Voyage aux confins de l’Asie Centrale, au cœur des Montagnes Célestes

La promesse de l’Orient véhicule généralement tout un imaginaire chargé d’histoire.

On imagine les flux de marchandises sur la route de la soie, les camions transitant au milieu des montagnes et des steppes d’Asie Centrale, de Chine vers Samarcande, en passant par Bichkek, Tachkent, et, plus loin, rejoignant le Pakistan, l’Iran, puis la Turquie et enfin l’Europe.

On imagine les familles nomades kirghizes, traversant les rudes territoires de ce pays à la recherche de celui où ils pourraient passer l’estive, le fameux « Jayloo ». On visualise alors aisément les yourtes installées, esseulées, dans les immensités montagnardes de ce pays qui semble hors norme.

On imagine les étendues désertiques, les montagnes à perte de vue, les lacs et les rivières résultant des expressions inhospitalières des glaciers ancestraux, les sommets aux altitudes himalayesques exhibant au monde leurs puissantes parois rocheuses et tous les récits d’alpinistes qui s’y sont confrontés.

Ces rêveries d’Orient ont soudainement pris vie lors de nos deux voyages du mois de septembre 2023. Tout l’imaginaire était là, devant nos yeux redevenus des yeux d’enfants émerveillés par un rêve qui se réalisait enfin. Nous empruntions la route de la soie, croisant des camions chinois qui soulevaient sur leur passage des nuées de poussières, pour ensuite rejoindre un Jayloo à cheval. Nous étions en train de vivre la vie de nomades, assis sur nos montures, dominant les étendues qui ne trouvaient comme fin que l’horizon lointain.

Voici les steppes comme on se l’imaginait. Des étendues infinies où pâturent des milliers de chevaux, de moutons et de yaks, et de temps en temps une yourte, installée là au beau milieu de l’immensité. Des roches rouges se mêlent à l’herbe verdâtre et rase pour dessiner un paysage tout droit sorti des songes d’un voyageur, avec comme toile de fond des cimes enneigées. Il y a dans ces steppes le charme d’un voyage lointain, la splendeur vertigineuse des grands espaces, la délicate harmonie des couleurs, le froid qui mord la peau et l’isolement des hommes qui n’ont plus que leurs chevaux et leurs yourtes comme repères. La géographie des territoires reculés dicte les lois, et l’Homme suit le précepte. Aucun cliché ne peut rendre compte de l’étendue de ces paysages kirghizes. C’est gigantesque, et tellement beau.

Et, après avoir franchi le col qui nous permettait de basculer vers le lac Son Kul, nous avons rejoint une yourte isolée sur la berge. Je ne saurais pas décrire les paysages environnant avec assez de justesse tant ils sont magiques. Le ciel était d’une pureté rare, les premières neiges drapaient les steppes roussies par l’automne, le silence était envoûtant, d’une limpidité déconcertante, et dans le lac se reflétaient les immensités indescriptibles. Je garderai toujours le souvenir de cet endroit.  

Et puis, le Kirghizistan, littéralement « le pays des crêtes », est un pays quasiment intégralement montagneux. Peu importe où se jette le regard, nous apercevons des cimes, des crêtes et des faces. On y a trouvé des montagnes d’argile au sein desquelles l’eau a creusé des canyons gigantesques, des montagnes dont les courbes fluides, douces et arrondies font penser aux reliefs d’une crème chantilly, et là-haut, des montagnes hostiles, abruptes, parfois couvertes de glace, dont les cimes culminent pour certaines à plus de 5000m. Ces dernières sont le refuge d’une faune mythique dont fait partie le Léopard des neiges, animal discret, presque chimérique, dont la présence dans les montagnes kirghizes unit tout un peuple autour de sa préservation. Lors de nos balades dans les milieux alpins, propices à la présence de ce félin, j’ai toujours gardé un œil sur les flancs acérés dans le secret espoir de tomber par hasard sur l’un de ses rares représentants, en vain, évidemment.

En écrivant ces lignes, j’ai d’ailleurs encore la tête là-haut, notamment au Ala-Kul Pass. Ce col, perché à 3930m d’altitude, permet de passer de la vallée d’Altyn-Arashan, à laquelle on accède après deux heures de bus 4×4 tout droit venu de l’ère soviétique, à celle de Karakol. Au passage de ce dernier, apparaît un lac fantasmagorique, à la couleur irréelle et dans lequel se jette un immense glacier qui prend racine sur des cimes culminant à plus de 4000m. Attention, cette zone montagneuse prodigue au voyageur qui ose s’y introduire une forte dose d’envoûtement. Une partie de moi est encore merveilleusement coincée là-bas, dans le Tian Shan Oriental, les “montagnes célestes”.

Dans nos aventures, il y avait également le canyon de Konorchek. Là-bas, le paysage était un pêle-mêle de contrastes. Au dernier plan d’un paysage incroyable, dominaient les glaciers et les neiges éternelles, puis les ravines creusées à coup de pluies torrentielles laissaient apparaître une terre rouge sang, et enfin, par-dessus, là où l’eau n’a pas emporté le terreau de la vie, la steppe nous offrait ses variations de vert. Je n’avais jamais vu quelque-chose de pareil. Nous descendions une croupe entre deux canyons magnifiques d’où des ravines abyssales dénudaient la terre sanguine. Le décor était unique, splendide. Ce cheminement devait nous conduire à la confluence de deux torrents. C’est ici que nous avons planté la tente, sous les étoiles, des étoiles plein les yeux.

De ce pays que beaucoup d’occidentaux ne savent même pas situer sur une carte du monde, je retiens la gentillesse, la sérénité, le sourire de ses habitants et la chaleur de leur accueil. Je retiens les visages, ridés au plissement des yeux, travaillés par la succession des hivers atrocement froids et des étés affreusement chauds, comme enduits par la poussière soulevée aux galops des chevaux et aux passages répétés des camions sur les pistes traversant les immensités désertiques de l’ancienne route de la soie. Je retiens ses paysages contrastés, des ravines rouges sang aux sommets enneigés, en passant par l’azur des immenses lacs d’altitude et par les nuances de vert des steppes caractéristiques d’Asie Centrale.

« Si vous hésitez, sachez que le plus grand danger n’est pas de partir, mais d’être tenté de ne pas rentrer »,  Anne-Sophie.

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