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À Caen la forme

Trekking dans le Haut-Atlas marocain – du 1er au 8 juin 2024

Carnet de réflexions – Étienne LOISEL

1 – GENÉVRIERS


Ces arbres sont comme les hommes qui sillonnent les pentes arides de l’Atlas. Ils sont travaillés par le temps, usés mais toujours là. Ils mènent une vie dénuée de superflus. Les uns établissants leurs racines tortueuses à même la roche, les autres façonnant leur existence dans un milieu inhospitalier. Il n’y a chez l’arbre et chez l’homme que la démonstration de la persévérance.



2 – BERBÈRES


Les femmes et les hommes qui vivent dans ces vallées oubliées ne sont pas fait du même bois que nous. Le berbère ici est comme le genévrier là-haut, robuste, buriné, mais vigoureux. Tous les deux semblent inébranlables. L’arbre offre l’ombre, l’Homme l’hospitalité. Ils n’ont rien, mais offrent tout. Ces gens là ont toujours le sourire accroché au visage. Ils exécutent leurs missions de muletiers, de cuisiniers et de guides avec un dévouement rare. La gentillesse se lis dans leurs yeux. Le courage et l’abnégation aussi. Ce sont des Hommes aux valeurs fortes et dont la sincérité nous marque.



3 – ACCLIMATATION


Il faut monter là-haut, encore un peu plus que la veille, sur la cime qui paraît si lointaine, pour que les corps s’adaptent à la raréfaction de l’air. L’Hadj culmine à 3140m, et n’est qu’une montagne secondaire du massif. Pourtant la vue y est si belle qu’elle mériterait une distinction plus exclusive. Mais c’est le sort réservé à ces petits sommets, occultés par l’aura du grand Toubkal voisin. Isolé de ce dernier, l’Hadj serait peut-être un Graal. Aujourd’hui il n’est qu’une étape dans notre quête. Nous les gens d’en bas allons chercher des solutions là-haut. Comme si la quête des cimes apportait certaines réponses…



4 – LES PASSIÈRES

De prime abord impénétrables, ces montagnes regorgent de sentes, de cols, de couloirs et de brèches. Ce sont des passières insoupçonnables. Fréquentés de longue date, les monts atlasiens sont plus accueillants qu’ils n’y paraissent, à l’image de ceux qui en ont trouvé les clés. Cette journée en est la parfaite démonstration, quand les murailles rocheuses s’ouvrent soudainement aux marcheurs persévérants.



5 – MINÉRAL


Le monde végétal se fait de plus en plus rare à mesure que nous grimpons. Là-haut, la minéralité gagne la bataille de l’occupation. Néanmoins, une poignée de fleurs semblent trouver la clé du vivant dans ces immensités rocailleuses. Elles sont ici abusément colorées, parfois extravagantes, et s’équipent de stratagèmes pour survivre aux conditions extrêmes. Comme pour souligner aux passants éphémères que la vie est un combat de tous les instants, mais qui, à force de persévérance, peut s’avérer sublime.



6 – TOUBKAL

La procession des lampes frontales s’est élancée à 5h30, à l’assaut du géant maghrébin. Chemin faisant dans cette voie d’ascension plus sauvage que la normale, les débris d’une carcasse d’avion écrasé là en 1969 apparaissent disséminés çà et là dans les pierriers. Le vent nous accueille à 3950m au col de l’Imouzzer, le même qui a probablement cueilli 7 vies lors du crash 55 années plus tôt. Sur la dernière arête permettant d’accéder au sommet, les rafales nous font vaciller. La haute-montagne est impitoyable avec les organismes fatigués. L’arrivée au sommet n’en est que plus belle, emportant certains d’entre-nous dans des sanglots communicatifs. L’aventure est partagée, l’émotion décuplée. Ces longs efforts consentis en altitude procurent bien plus que la simple satisfaction de la réussite. Il y a une autre dimension là-haut, peut-être une métaphore de la vie que sais-je… Grimper sur les cimes, c’est se retrouver, se reconnecter à l’essentiel.



7 – SOLEIL

Ce matin nous partons à 3 heures. Après quelques minutes à déambuler silencieusement en quête du Ras Ouanoukrim, nous éteignons nos lampes frontales pour profiter de la pureté du ciel étoilé. Nous observons la voie lactée, nous écoutons l’eau descendre dans le fond de vallée, et nous sentons cette odeur particulière de la minéralité. Nous reprenons notre quête nocturne, les sens en éveil, pour accueillir le soleil depuis l’une des plus haute cime d’Afrique du Nord. L’obscurité laisse bientôt place à la pénombre, puis à l’aurore, et enfin au jour. Nous sommes à 4083m d’altitude, et le soleil apparaît derrière le Toubkal, peignant la toile qui s’offre à nous de toute une palette de couleurs ocres.

8 – Komorebi

Nous sommes de retour en bas. Quelques mètres avant d’arriver au village, je m’arrête. La légère brise fait bruisser les feuilles des arbres au travers desquelles la lumière du soleil filtre. Komorebi. Les Japonais portent tellement d’attention aux plus infimes beautés de la nature qu’ils ont inventé ce mot pour cela. Je reprends le cours de ma marche en direction du village en me promettant de m’émerveiller davantage des richesses que nous proposent ce monde, où que je sois.

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